
Chacun d'entre nous a fait, fait ou fera à plus ou moins long terme les constats suivants :
- La population mondiale est croissante et vieillissante.
- Sa consommation alimentaire et énergétique se développe à un rythme élevé.
- Les ressources fossiles pétrolières et gazières s'épuisent.
- La surface agricole productive par habitant se réduit à l'échelle de la planète.
- Le réchauffement climatique se poursuit, perturbant l'environnement et les activités humaines.
- Le développement de la valorisation de la biomasse constitue l’une des voies importantes choisies par l’Union européenne et la France pour participer à la maîtrise des consommations de ressources non renouvelables et lutter contre le changement climatique.
Cette volonté permet de :
- Tirer parti de l’exceptionnel potentiel agricole et forestier français.
- Créer des opportunités en offrant de nouveaux débouchés à ces filières essentielles tout en créant des activités et des emplois durables dans les territoires.
- Procurer des alternatives pour de nombreux domaines où l’utilisation de la biomasse est appelée à prendre une part croissante : carburants, énergie thermique et électrique, matériaux, chimie, engrais et amendements.
Elle implique donc cohérence et synergie entre les différentes filières de valorisation, ainsi qu’une mobilisation accrue et équilibrée des bio-ressources, qu’elles soient fatales (déchets, sous-produits, coproduits) ou dédiées (cultures et plantations) avec l’obligation de participer à une gestion durable des terres agricoles et des forêts, et de garantir les approvisionnements des filières préexistantes (agroalimentaires, bois-fibres, etc.).
Des enjeux essentiels
Environnementaux : contribuer à limiter le réchauffement climatique et la production de CO2.
L'objectif est de préserver l’air, l’eau, le sol et la biodiversité. La biomasse peut constituer un "puits de carbone", et former un stock durable, qui n'est pas relâché dans l'atmosphère.
Economiques : une ressource fiable et de valeur.
La hausse du cours du pétrole offre de nouvelles perspectives à des filières qui n'avaient pas de rentabilité suffisante dans un contexte de prix du pétrole faible. Les filières de valorisation de la biomasse sont particulièrement concernées.
Géopolitiques : une contribution à l'autonomie énergétique.
Les sources d'énergie dominantes : pétrole, gaz, uranium et, dans une moindre mesure charbon, proviennent de gisements limités, situés souvent dans des zones géographiques potentiellement instables. La production française de biomasse ne pourra à elle seule garantir notre autonomie énergétique mais y contribuer de façon significative.
Aménagement du territoire : emploi, développement local et rural.
La France est un grand pays agricole et forestier dont le modèle doit s'adapter à l’ouverture des marchés. Chaque fois que la biomasse est une commodité, de faible valeur à la tonne, les meilleurs bilans économiques et écologiques sont obtenus si la production et la valorisation se réalisent à peu de distance l'une de l'autre.
Des contraintes à gérer
La concurrence à venir entre "alimentaire" et "énergétique".
La montée en puissance des utilisations non alimentaires de la biomasse végétale se manifestera par un ensemble d’effets sur les surfaces et les flux de produits agricoles.
Les concurrences immédiates entre les multiples utilisations du bois.
Des filières à développer ou consolider : mobilisation et logistique.
Certaines filières de valorisation de la biomasse sont anciennes et bien structurées. Elles ont su s'adapter assez rapidement à des évolutions de volumes ou une diversification des usages (filières oléagineuses, céréalières et betteravières). La situation est plus difficile pour d'autres telles les filières forêt-bois.